«De gré ou de force»
L'EXPULSION DES MOSELLANS (1940-1945)
Exposition au Service départemental d'Archives de la Moselle à Saint-Julien-lès-Metz
10 novembre 2010 - 31 mai 2011
Afin de donner une suite au propos de l'exposition «Un exil intérieur : l'évacuation des Mosellans, septembre 1939 - octobre 1940», les Archives départementales de la Moselle, dirigées par Jean-Éric Iung, membre du comité de la SHAL, poursuivent leur étude des déplacements de populations entre 1939 et 1945 et présentent un second volet consacré à l'expulsion des Mosellans. Cette deuxième exposition a été mise en oeuvre en collaboration avec ASCOMEMO 39-45.
Les premiers retours des évacués mosellans s'effectuent dès juillet 1940. Des mesures d'expulsion sont ordonnées de façon concomitante par les autorités allemandes. Hitler confie au Gauleiter Bürckel la mission de germaniser l'Alsace-Moselle et d'expulser tous ceux qui «n'acceptent pas spontanément d'être des Allemands».
50 kilos de bagages et 2 000 F
Dans le cadre de cette annexion de fait et de ces mesures, environ 100.000 Mosellans seront expulsés de juillet 1940 à janvier 1943 vers la France non occupée ou la Meurthe-et-Moselle avec un bagage de 50 kilos et 2000 F. Les trains qui ont ramené les réfugiés germanophones de la zone rouge vers la Moselle ont croisé les trains qui emmenaient les expulsés francophones de la Moselle vers la France de Vichy. Beaucoup d'expulsés ont disparu aujourd'hui. Ceux qui étaient enfants n'ont pas toujours entendu leurs parents leur raconter leur «véritable histoire».
Le temps passant, les derniers survivants de l'expulsion se sentent le devoir de parler de la détresse de leur famille. En outre, le fossé qui sépare «ceux qui étaient partis» de «ceux qui sont restés» s'est élargi pendant les années de guerre. Un réflexe de survie a fait grandir un sentiment anti-allemand dans le coeur des Mosellans. Les expulsions ont ainsi rompu le fragile équilibre mosellan.