Pérégrinations dans l'Empire romain

Reconstitution du site de Bliesbruck-Reinheim par Jean-Claude Golvin

Le Parc archéologique européen de Bliesbruck-Reinheim, dirigé par Jean-Paul Petit, vice-président de la SHAL, propose une exposition qui est aussi une invitation au voyage : Pérégrinations à travers l'Empire romain, mise en oeuvre sous la direction de Philippe Brunella, membre du comité de notre Société.

Comment découvrir plus agréablement la vie dans l’Empire romain qu’en se mettant dans les pas d’un « peregrinator », « un amateur de voyages », qui va « per ager », « par monts et par vaux » ? Jean-Claude Golvin, architecte-urbaniste, directeur de recherche émérite au CNRS, et les archéologues du Parc ont donc imaginé tout un périple à travers l’Empire.

Lyon

Les artisans-commerçants de Bliesbruck achetaient des produits qui provenaient de tout l’Empire, par exemple des amphores à huile d’Espagne et de Tunisie, des amphores à vin d’Alexandrie. La première partie de l’exposition met en relation ces objets avec les aquarelles de J.-C. Golvin représentant les villes d’où ils proviennent.

La deuxième partie de l’exposition est la « peregrinatio », « le voyage à l’étranger » du notable de Reinheim, qui le mène tout naturellement jusqu’à Rome.

Les objets archéologiques dialoguent avec les dessins du savant

En observant les 125 aquarelles de Jean-Claude Golvin, on remarque en effet que la topographie et l’histoire rendent les villes romaines, pourtant construites selon les mêmes principes d’urbanisme et d’architecture, toutes différentes. Les aquarelles restituent aussi parfaitement l’animation des rues, des ateliers, des boutiques des villes, et celle des ports traversés. L’impression de vie est renforcée par tous les objets exposés qui « dialoguent » avec elles.

Bien des aspects de la vie romaine sont illustrés par les aquarelles et les objets présentés. Telle la défense de l’Empire, avec le passage près du camp de Strasbourg. Tel le rôle politique joué par Lyon, la métropole des Gaules, avec son sanctuaire fédéral. Telle l’importance dans la religion des cultes guérisseurs. Tel enfin le culte impérial célébré dans nombre de temples visités, expression du loyalisme à l’égard de Rome.

Après avoir fait ce voyage dans un Empire romain restitué par Jean-Claude Golvin, nous apprécions de le voir dans son bureau au travail et d’en comprendre les méthodes. Un film nous le montre en train de dessiner au crayon, puis à l’encre, et de peindre à l’aquarelle l’éblouissante villa Jovis de l’empereur Tibère à Capri.

Parc archéologique européen de Bliesbruck-Reinheim, jusqu'au 31 octobre 2010.